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Baie des Atocas et tourbière d’Alfred
À l’origine, les marécages représentaient
50 % de la zone entourant Alfred. L’utilisation
intensive des terres par les colons européens,
notamment aux fins de l’exploitation forestière,
de l’agriculture et de la récolte de
tourbe, a entraîné la disparition de
80 % de ces terres humides. La tourbière
d’Alfred et les zones marécageuses,
dont celle de la baie des Atocas, sont les seules
terres humides d’importance épargnées
par les colons.
La tourbière d’Alfred, le plus grand
milieu humide dans l’est de l’Ontario,
fournit un habitat à plusieurs espèces
rares dont le lutin des tourbières et les
orchidées. On peut admirer dans la zone marécageuse
de la baie des Atocas, une formation géologique
unique en Ontario constituée de dépressions
résultant vraisemblablement de la liquéfaction
d’une couche de sable de 20 mètres
de profondeur sous la surface, autrefois relativement
plane, de cette zone argileuse lacustre. D’importants
tremblements de terre et la remontée de volcans
de sable il y a environ 7000 ans sont probablement
à l’origine de ce phénomène.
Les diverses terres humides de la baie des Atocas,
dont la superficie varie de un à dix hectares,
renferment des cariçaies, des marais de quenouilles,
des marécages arbustifs et des lacs peu profonds
aux eaux libres. Les terres asséchées
à des fins agricoles ont été
restaurées dans une proportion de 80 % par
Canards Illimités Canada en 2001. Parmi les
espèces locales qui y ont trouvé refuge,
mentionnons la loutre, l’orignal, le chevreuil,
la tortue peinte et la tortue hargneuse de même
que plusieurs espèces de sauvagine. |
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Voisins riverains
Bien que le comté d’Alfred ait d’abord
été colonisé par des anglophones
qui, en 1800, se sont établis près
du ruisseau des Atocas, les francophones qui les
ont suivis ont rapidement formé la majorité
de la population. De ce petit village, de grandes
quantités de foin en balles ont été
expédiées outremer pour alimenter
la cavalerie anglaise pendant la guerre des Boers
en Afrique du Sud, de 1899 à 1902. De nos
jours, Alfred est la capitale canadienne de la pomme
de terre frite.
Le Collège d’agriculture et de technologie
alimentaire d’Alfred affilié à
l’université de Guelph fait partie
du collège d’Alfred construit en 1933
pour servir de centre de réadaptation pour
les jeunes contrevenants. Il s’agit de l’unique
établissement d’enseignement et de
recherche francophone dans le domaine de l’agriculture
en Ontario. En 1849, Pierre Lefaivre s’est
établi dans cette forêt de chênes,
de cerisiers, d’érables, de frênes
et d’ormes. En 1867, au moment de la construction
de la première d’une série de
scieries à Presqu’ile Point, la communauté
comptait 60 colons.
Pendant plus de 30 ans, les quais Lefaivre ont été
le point névralgique où se croisaient
passagers des bateaux à vapeur, marchandises,
balles de foin et bétail qui circulaient
sur la rivière des Outaouais. Chaque automne,
s’y alignaient des rangées de barils
de mélasse, donnant l’impression que
les gens de l’endroit ne consommaient rien
d’autre, ce qui leur valut le surnom de «mangeux
de mélasse». En 1860, le Prince de
Galles fit escale à Lefaivre en route vers
Ottawa pour poser la pierre angulaire des nouveaux
édifices du Parlement. |
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